Pectinatella magnifica, une drôle de créature dans l’étang de la Gruère


Déroulement des événements

Le dimanche 8 août 2010, Roman Scherrer et Petra Häubi ont découvert au bord de l’étang de la Gruère (dans l’eau), dans une petite crique, entre la scierie et la presque-île, une grande masse visqueuse de plus de 60 cm de diamètre.

Ils ont réalisé des photos de la «chose» et les ont envoyées le mardi au Centre Nature afin d’en savoir plus. Les personnes du Centre Nature ont réussi déterminer la masse comme étant une colonie de bryozoaires originaire d’Amérique du Nord (Pectinatella magnifica). Ils n’ont cependant pas retrouvé cette masse.

Ce n’est que le jeudi que cette colonie a été retrouvée. Elle se trouvait sur une planche, à la sortie d’eau de l’étang, vers la scierie. Cette colonie a pu être étudiée de manière plus approfondie et la détermination s’est avérée exacte.

Biologie de Pectinatella magnifica

Pectinatella magnifica est un bryozoaire, donc un petit animal aquatique. Beaucoup de bryozoaires sont marins mais celui-ci est d’eau douce (= dulcaquicole). Ces animaux peuvent former des colonies que l’on appelle «zoarium». Un zoarium est composé d’une multitude d’unités séparées appelées zoécies. Ces zoécies se nourrissent de micro-organismes (algues, bactéries, diatomées, plancton, …). C’est grâce à des tentacules que l’animal se nourrit.

Observations

L’observation à la loupe de l’animal montre des sortes de coupelles. Ce sont des statoblastes. Il s’agit de la forme de résistance de l’animal, lui permettant de passer l’hiver. Nous n’avons pas observé les «tentacules» formant le «lophophore» car l’animal se préparait certainement pour la mauvaise saison.

Les statoblastes se détachent ensuite de la colonie et permettent de disséminer l’espèce en se fixant aux plumes des canards ou aux poissons.

Ecologie

Cet animal supporte une grande amplitude d’environnement en eau douce. Le développement le plus favorable se fait lorsque l’eau atteint des températures de 20-25°C, d’où les observation au mois d’août.

Répartition mondiale

La première observation de cet animal remonte à 1851, à Philadelphie (USA). Elle est apparue à Hamburg (D) en 1883. Son apparition proche de chez nous, en France, remonte à 1994, en Franche-Comté. En Suisse, nous ne savons pas si cette espèce a été déjà vue auparavant.

Espèce invasive

Cette espèce semble être une espèce invasive. L’office de l’Environnement du Canton du Jura ainsi que le CABI à Delémont ont été contactés. Par contre, il n’y a aucun danger pour la santé des promeneurs ou des baigneurs de l’étang de la Gruère.

Pour plus d’informations

Article sur Pectinatella magnifica en Franche-Comté – (PDF)

Article sur Pectinatella magnifica dans le Loiret – (word)

Evolution de évolution de la distribution de la Pectinatelle, Pectinatella magnifica (Leidy, 1851), Bryozoaire d’eau douce, en France et en Europe